Thalidomide Celgene : bilan après quatre ans de commercialisation.

<![CDATA[Quatre ans après la commercialisation de Thalidomide Celgene® en France, l’ANSM présente les données de l’observatoire des prescriptions, ainsi que le bilan du suivi national de pharmacovigilance (Bilan réalisé au 31 décembre 2013).
Les données de l’observatoire montrent que le plan de prévention des grossesses est respecté et qu’aucune grossesse n’a été détectée chez les 641 femmes en âge de procréer traitées par thalidomide.
Le suivi national de pharmacovigilance n’a pas identifié de nouveau signal de sécurité.
Thalidomide Celgene® a obtenu une autorisation européenne de mise sur le marché (AMM) en avril 2008 dans le traitement des patients âgés de plus de 65 ans présentant un myélome multiple (MM) non traité ou présentant une contre-indication à la chimiothérapie à haute dose. Elle était auparavant mis à disposition dans le cadre d’autorisations temporaires de cohorte et nominatives. Pour permettre aux patients de continuer à bénéficier de ce traitement dans des indications différentes de celle de l’AMM, un dispositif de prise en charge dérogatoire pris en application de l’article L.162-17-2-1 du Code de la Sécurité Sociale a été mis en œuvre via un arrêté publié en octobre 2009 pour 18 indications de dermatologie, rhumatologie et hématologie.
La commercialisation s’est accompagnée d’un Plan de Gestion des Risques (PGR) européen et national notamment en raison de ses effets tératogènes. Ce dernier comprend :

  • un Plan de Prévention des Grossesses (PPG) ;
  •  une participation obligatoire, pour tout médecin prescrivant et tout pharmacien délivrant Thalidomide Celgene®, à un observatoire prospectif ayant pour objectif de suivre l’utilisation du médicament dans la pratique clinique ;
  • un suivi national de pharmacovigilance (Centre Régional de Pharmacovigilance Fernand Widal – Paris).

Thalidomide Celgene® a été mis sur le marché en France le 19 octobre 2009. Au 31 décembre 2013, un peu plus de quatre ans après sa commercialisation, l’ANSM présente les données de ce suivi renforcé.
Le Plan de prévention des grossesses (PPG) est respecté avec une bonne traçabilité. Aucune grossesse n’a été détectée chez les 641 femmes susceptibles de procréer traitées par thalidomide. Un seul cas de grossesse d’évolution favorable a été notifié chez une partenaire d’un patient traité. A noter 3 tests de grossesse manquants parmi les 641 femmes. L’observatoire des prescriptions recense 8 642 patients exposés dont 55,8% ont reçu Thalidomide Celgene® dans l’indication de l’autorisation de mise sur le marché (AMM), 42,4% pour une des 18 indications hors AMM prises en charge à titre dérogatoire depuis 2009 dans le cadre de l’article L.162-17-2-1 du code de la sécurité sociale et 0,8 % dans une indication « autre ».
La très grande majorité des prescripteurs (89,8%) était autorisée à prescrire Thalidomide Celgene®. Pour les 641 femmes en âge de procréer et les 49 enfants, les indications étaient essentiellement dermatologiques (aphtose sévère ou lupus érythémateux cutané résistant).
Le Suivi National de Pharmacovigilance : au cours de ces quatre années de commercialisation, les chiffres de vente de Thalidomide Celgene®, en nombre de boîtes, ont chuté d’environ 33%. Au 31 décembre 2013, 8 642 patients ont reçu Thalidomide Celgene®. Le bilan de Pharmacovigilance a
identifié 212 cas d’effets indésirables depuis la mise sur le marché français, correspondant à 284 effets indésirables (185 graves et 99 non graves). 22% de ces effets étaient neurologiques, 15% cutanés et 14% thrombo-emboliques.
Au total, 2 enfants ont présenté un effet indésirable (neuropathie et éruption cutanée).
Concernant les effets indésirables d’intérêt (événements thrombo-emboliques, neuropathie, bradycardie et syncope, cancers secondaires) et les effets indésirables dans l’utilisation hors AMM, leur taux de notification est stable au cours du temps. Les données de pharmacovigilance dans les utilisations AMM et hors AMM sont conformes au profil de tolérance actuellement établi dans le Résumé des Caractéristiques du produit.
Encadrement des prescriptions non conformes à l’AMM : l’arrêté permettant la prise en charge des 18 situations hors AMM à titre dérogatoire dans le cadre de l’article L.162-17-2-1 du code de la sécurité sociale paru en octobre 2009 est caduque depuis le 31 décembre 2013. Les situations hors AMM correspondantes ont fait l’objet d’une réévaluation par l’ANSM en 2012. A ce jour, seules les 4 situations suivantes ont été retenues en vue de l’élaboration d’une Recommandation Temporaire d’Utilisation (RTU) :
– aphtoses sévères, y compris chez les patients HIV positifs et dans la maladie de Behçet, en cas d’échec aux traitements de 1ère intention (traitements locaux et colchicine) ;
– formes cutanées du lupus érythémateux, y compris la maladie de Jessner-Kanof, en 2ème ligne après échec des antipaludéens de synthèse (hydroxychloroquine et chloroquine) ;
– formes aiguës sévères de l’érythème noueux lépreux (réaction lépreuse de type II) ;
– maladie de Crohn réfractaire chez l’enfant.
Cette RTU est en cours d’élaboration et sera publiée sur le site Internet de l’ANSM.
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