Prise en charge thérapeutique des patients atteints de MICI en France : une étude de l’ANSM.

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L’équipe du département de pharmaco-épidémiologie de l’ANSM décrit, dans une étude publiée dans la revue Alimentary Pharmacology and Therapeutics (AP&T) d’octobre 2016, la prise en charge des patients atteints de maladies chroniques inflammatoires intestinales (MICI) en France depuis 2009. Réalisée à partir des données du SNIIRAM, cette étude renseigne sur la population atteinte de MICI ainsi que sur la fréquence d’exposition aux différents types de traitements entre 2009 et fin 2014. Peu de données récentes étaient disponibles alors que la prise en charge thérapeutique de ces patients a fortement évolué ces dernières années avec une introduction plus précoce de traitements immunomodulateurs et immunosuppresseurs (IM-IS).

Cette étude a permis d’identifier 220 166 patients atteints de MICI en France, dont 141 231 avec une maladie diagnostiquée avant le 1er janvier 2009 et 78 935 patients nouvellement identifiés entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2013. Les patients ont été suivis jusqu’au 31 décembre 2014. La proportion d’hommes était de 45,5% ; 51,6% avaient une rectocolite hémorragique (RCH) et 48,4% une maladie de Crohn (MC).
Parmi l’ensemble des patients, presque 30% (17% de ceux avec une RCH et 41% de ceux avec une MC, respectivement) ont reçu au moins un traitement immunomodulateur ou immunosuppresseur (IM-IS) entre 2009 et 2014 : 22% (14% et 30%, respectivement) ont reçu des thiopurines en monothérapie, 12% (6% et 19%, respectivement) des anti-TNFs en monothérapie et 6% (3% et 9%, respectivement) une combothérapie thiopurines+anti-TNFs.
Parmi les 64 376 patients nouvellement identifiés entre 2009 et 2012, 25% ont initié un traitement IM-IS au cours du suivi : pour 19% il s’agissait en 1ère ligne de thiopurines en monothérapie, pour 6% d’anti-TNFs en monothérapie et pour 0,5% d’une combothérapie. Suite à cette initiation, le traitement IM-IS a été interrompu pour plus d’un tiers des patients, sans que ces arrêts soient expliqués par une hospitalisation ou une chirurgie. La moitié de ces patients ont ensuite repris le traitement précédemment interrompu.
Ainsi, même si les thiopurines restent le traitement de 1ère ligne privilégié au cours de la période récente, le niveau d’exposition aux anti-TNFs est élevé parmi les patients atteints de MICI en France. De plus, ces résultats révèlent une fréquence élevée des pauses thérapeutiques.
Kirchgesner J, Lemaitre M, Rudnichi A, Racine A, Zureik M, Carbonnel F, Dray-Spira R. Therapeutic management of inflammatory bowel disease in real-life practice in the current era of anti-TNF agents: analysis of the French administrative health databases 2009-2014. Alimentary Pharmacology & Therapeutics 2016 Oct 26. doi: 10.1111/apt.13835. [Epub ahead of print].]]>