Rappel – Nouvelles conditions de prescription et de délivrance des spécialités à base d’acétate de nomégestrol (Lutényl® et génériques) et d’acétate de chlomadinone (Lutéran® et génériques), liées au risque de méningiome.

Les médecins prescripteurs d’acétate de nomégestrol (Lutényl® et génériques) et d’acétate de chlomadinone (Lutéran® et génériques) doivent désormais remettre aux patientes concernées un document d’information présentant le risque de méningiome associé à ces médicaments. Par ailleurs, dès lors que le traitement est poursuivi au-delà d’un an, toute dispensation de ces médicaments en pharmacie nécessitera de présenter une attestation annuelle d’information co-signée par la patiente et son médecin. Ces nouvelles mesures sont obligatoires à compter du 1er juillet 2021 pour les initiations de traitement et du 1er janvier 2022 pour les renouvellements. Télécharger la lettre aux professionnels de santé (02/07/2021) Ces modifications font suite à de nouvelles données qui confirment que l’ACM et le NMG favorisent le développement de méningiomes, tumeurs non cancéreuses dans la plupart des cas, mais susceptibles d’être à l’origine de troubles graves, pouvant nécessiter une intervention chirurgicale lourde et à risque. Le risque de méningiome associé à l’ACM et au NMG augmente en fonction de la dose, la durée de traitement et l’âge de la patiente. Lorsque ces médicaments sont utilisés moins d’un an, le risque de méningiome est très faible. Au-delà, le risque est significativement augmenté[1].

L’ANSM a informé les professionnels de santé sur ce risque au travers de recommandations dès février 2019, puis en octobre 2020 et mars 2021. Malgré une baisse de la consommation de ces médicaments depuis plusieurs mois, les actions destinées à réduire le risque de méningiome associé à l’ACM et au NMG se poursuivent. Ainsi, à compter du 1er juillet 2021, la prescription et la délivrance de l’ACM et du NMG seront conditionnées à la co-signature par le prescripteur et la patiente d’une attestation annuelle d’information dès que le traitement est renouvelé au-delà d’un an. Ainsi, pour toute antériorité de traitement inférieure à 1 an, la prescription nécessite la mention « traitement inférieur à 1 an » sur l’ordonnance. La dispensation est possible uniquement si cette mention figure sur l’ordonnance.
Pour toute antériorité de traitement supérieure à 1 an, la prescription et la délivrance nécessitent la signature de l’attestation d’information annuelle.
D’autre part, le prescripteur devra remettre à la patiente un document d’information pour toute première prescription ou renouvellement d’un traitement par ACM ou NMG.

Des exemplaires de ces deux documents sont joints à ce courrier, afin qu’ils soient remis aux patientes concernées. Ces documents sont également disponibles sur le site de l’ANSM (www.ansm.sante.fr) et dans la base de données publique des médicaments (www.base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr), ainsi que sur les sites des titulaires d’autorisation de mise sur le marché (AMM).

Vous êtes invités à contacter vos patientes afin d’évoquer avec elles les conséquences et les suites de leur traitement.


Rappel des recommandations pour la prescription :

Indications pour lesquelles le rapport bénéfice/risque est considéré FAVORABLE chez la femme en âge de procréer lorsque les alternatives thérapeutiques ont échoué ou sont contre-indiquées :

Acétate de nomégestrol 5 mg (Lutényl et génériques) :

  • Hémorragies fonctionnelles
  • Ménorragies liées aux fibromes en pré-opératoire
  • Mastopathie sévère

Acétate de chlormadinone 5 et 10 mg (Lutéran et génériques) :

  • Endométriose
  • Hémorragies fonctionnelles
  • Ménorragies liées aux fibromes en pré-opératoire
  • Mastopathie sévère


Indications pour lesquelles le bénéfice/risque est considéré DEFAVORABLE :

Dans ces indications, ni le NMG ni l’ACM ne doivent être utilisés en raison de l’existence d’alternatives thérapeutiques.

  • Ménopause, cycle artificiel en association avec un oestrogène
  • Irrégularités du cycle
  • Syndrome prémenstruel (dysménorrhées essentielles)
  • Mastodynies non sévères
  • Contraception (sans facteur de risque cardiovasculaire associé)

Conduite à tenir en cas de prescription

  • Informer la patiente du risque de méningiome et des modalités de surveillance par imagerie cérébrale ;
  • Remettre le document d’information patiente et une copie de l’attestation annuelle d’information cosignée ;
  • Limiter la durée d’utilisation de ces médicaments ainsi que leurs posologies aux doses minimales efficaces (effet dose cumulée) ;
  • Réévaluer au minimum une fois par an la pertinence d’un traitement par NMG ou ACM en tenant compte du bénéfice-risque individuel ;
  • En cas de découverte d’un méningiome au cours du traitement, celui-ci devra définitivement être arrêté et un avis neurochirurgical sera requis ;
  • Ne pas substituer entre eux l’acétate de nomégestrol, l’acétate de chlormadinone et l’acétate de cyprotérone (Androcur et génériques) en cas de méningiome ou d’antécédent de méningiome.

Modalités de surveillance par imagerie cérébrale (IRM)

Réaliser un examen par imagerie cérébrale (IRM) quel que soit l’âge de la patiente :

  • À l’initiation du traitement en cas de facteurs de risque de méningiome identifiés (antécédent de radiothérapie encéphalique dans l’enfance ou neurofibromatose de type 2).
  • À tout moment pendant ou après le traitement en cas de signes évocateurs de méningiomes ;
  • Au bout d’un an de traitement lorsque celui-ci nécessite d’être poursuivi, puis 5 ans après la dernière IRM, puis tous les 2 ans tant que le traitement est poursuivi.


1. • risque multiplié par 12 à partir de 5 ans de traitement par acétate de nomégestrol (Lutényl® et génériques)
   • risque multiplié par 7 à partir de 3,5 ans de traitement par acétate de chlormadinone (Lutéran® et génériques)